Mise en scène et nouveau prologue : Aurore Evain
Marie-Catherine Desjardins, plus connue sous le nom de Mme de Villedieu, est la première femme dont l’oeuvre théâtrale fut représentée par une troupe professionnelle à Paris.
Entre 1665 et 1666, elle fit jouer sa tragi-comédie en vers Le Favori, par la troupe de Molière au Théâtre du Palais-Royal et devant Louis XIV à Versailles.
350 ans plus tard, la compagnie La Subversive, nouvellement créée pour l’occasion, remet en scène, pour la première fois en France, cette pièce méconnue et néanmoins importante de notre héritage culturel.
Oubliée par les Histoires du théâtre à partir du XVIIIe siècle, Le Favori mérite amplement d’être redécouvert pour la modernité du propos.
Remarquable par la beauté de ses vers et son adhésion aux règles classiques, cette tragi-comédie composée l’année de l’inauguration de Versailles, fait directement allusion à la disgrâce de Fouquet. Faisant de la Cour une cage dorée, Louis XIV enferme et contrôle ses courtisans. La pièce de Mme de Villedieu peint brillamment l’asphyxie de ces sujets-objets, privés de liberté, comblés mais insatisfaits.
Spectacle en coproduction avec La Ferme de Bel Ébat – Théâtre de Guyancourt et créé en résidence à La Ferme de Bel Ébat – Théâtre de Guyancourt, avec le soutien du Conseil général des Yvelines, de Créat’Yve, le Réseau des théâtres de ville des Yvelines, La Spedidam, le GRAC – Groupe Renaissance et Âge Classique de l’Université Lyon 2, le Théâtre Eurydice, Confluences, le Théâtre de l’Octroi, L’Embrasure, la New-York University (NYU), Classiques Garnier, et le Conseil Général des Yvelines. Coproduction ARTLife et Les Mouvements de l’âme.
La mise en scène d’Aurore Evain puise dans les registres de la comédie baroque dont l’œuvre est inspirée, mêle travestissements, intermèdes musicaux, commedia dell’arte, et rend hommage à plusieurs compositrices baroques Elisabeth Jacquet de La Guerre (1665-1729), Antonia Bembo, Barbara Strozzi…
La Compagnie propose des rencontres, en amont du spectacle ! Pour en savoir plus, cliquez ici.
Plus d’informations sur l’autrice ici et pour en savoir plus sur l’origine de la pièce, cliquez ici.
En quoi Le Favori peut-il intéresser le public d’aujourd’hui ?
Le Fil de l’histoire :
Un Favori qui veut être aimé pour lui-même et non pour sa faveur
Une Libertine à la poursuite de plaisirs et de divertissements constants
Un Prince réfugié cynique et ambitieux, en quête d’une nouvelle fortune
Une Princesse héroïque, en révolte contre son monarque
Un Roi habile dans l’art de la feinte et les ficelles de la politique-spectacle
Amour et honneur, fidélité et perfidie, héroïsme et jalousie sont les ingrédients de cette tragi-comédie parodique sur le pouvoir, opposant les « caméléons de cour », cyniques et médisants, et les « Vertueux », aux valeurs héroïques, imprégnés d’amour précieux.
Mais derrière les Masques, le plaisant libertinage des premiers et l’orgueilleuse fierté des seconds brouillent les frontières…
Si, au final, l’ordre moral est rétabli, le dernier mot revient à la volage coquette, dont l’ “amour pour la fleurette” annonce l’Épicurisme galant du siècle des Lumières.
9 janvier 2020 : Théâtre du Château d’Eu
9 au 19 mai 2019 : Théâtre de l’Epée de bois – Cartoucherie de Vincennes (Paris)
12 octobre 2018 : Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt
Tournée 2017 : Théâtre Berthelot de Montreuil, 20-22 avril 2017 ; Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon, 16 septembre 2017
Tournée 2016 : Spectacle sélectionné par le Festival Jean de La Fontaine (Château-Thierry, mai), le Festival La Tour Passagère (Lyon, juin) et le Festival International de théâtre baroque d’Almagro, dans le cadre de son concours international AlmagrOFF (Espagne, juillet)
Création Mai 2015 : Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt, Confluences (Paris, 20e), Université de New York à Paris, Théâtre Eurydice de Plaisir.
Réception
- “Un ouvrage divertissant et théâtral avec des scènes comiques irrésistibles, qui éclaire un moment crucial de l’histoire française”Perry Gethner, Université d’Oklahoma
- “Une véritable réflexion sur les mutations de la noblesse française et sur le sens de la faveur royale” Myriam Dufour-Maître, Université de Rouen
- “Depuis la Fronde, la tragi-comédie évoluait vers une tragédie romanesque sur toile de fond historique. Le théâtre de Mme de Villedieu illustre brillamment ce tournant dans l’écriture théâtrale. En transposant sur la scène théâtrale un fait d’actualité – la disgrâce du ministre Nicolas Fouquet -, Le Favori offre la peinture d’un univers en profonde mutation. Dans une société de courtisans démunis de grandeur d’âme et dominés par l’intérêt de soi, la jouissance et le profit, les valeurs héroïques s’effondrent. Glissant vers un épicurisme galant, la tonalité désabusée de la fin confère à la pièce une certaine mélancolie, sinon un pessimisme”.
Henriette Goldwyn, Université de New York.
- “Il y a une chose que la dramaturge a bien sentie : c’est la force du personnage en plateau, et son pouvoir de démystification. Et l’énergie toute théâtrale des entrées et des brusques réparties, pirouettes et démonstrations d’Elvire témoigne à mon sens du plaisir qu’a eu Mme de Villedieu à écrire pour sa coquette; une coquette qui, bien qu’apparemment condamnée, mine habilement le concert de vertu célébré au dénouement : il y a de la malice chez Madame de Villedieu, et elle aurait dû écrire des comédies…
Véronique Sternberg-Greiner, Université de Valenciennes.
- “Le regain d’intérêt actuel pour le théâtre villedieusien, manifesté par d’audacieuses mises en scène, en France comme aux Etats-Unis, devrait permettre de redécouvrir et de mieux comprendre l’efficacité scénique de cette autrice connue, et dramaturge méconnue”Nathalie Grande, Université de Nantes, et Edwige Keller-Rahbé, Université de Lyon II.